Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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solidement assise, et sa doctrine des essences manque d'exactitude; mais si ses idées ne sont pas toujours rigoureusement Justes, toujours du moins elles lui appartiennent en propre : et combien ses intentions sont pures et éclairées ! quelle droiture préside à ses recherches! La philosophie, dans ses écrits, conserve toujours le langage et la dignité qui lui conviennent, soit qu’elle dévoïle les secrets des affections humaines, qu'elle trace les caractères du beau, qu'elle fixe les rapports de l’homme avec la nature et ses semblables, qu’elle définisse les lois deses facultés intellectuelles, qu'elle détermine la nature du principe pensant, ou qu’enfin elle s'élève à l'auteur de toutes choses. En détruisant les erreurs modernes, il conserve ce calme qui appartient à une raison supérieure, et cette indulgence qui appartient à une bienveïllance éclairée. ! Ce philosophe a eu un disciple et un successeur dans M. Wyttenbach, professeur à Leyde, qui, en suivant ses nobles exemples, a déployé la plus saine et la plus vaste érudition sur l'histoire de la philosophie et les doctrines de l'antiquité, et qui a publié aussi une excellente Logique en latin. Les dissertations de M. Wyttenbach font partie de fa littérature Hollandoiïse; mais il appartient lui-même par-sa naissance à la Suisse.