Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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discussions politiques et venait de faire enlever de devant sa porle son drapeau, sa tête de mort et son bonnet rouge. Les autres clubs l’imitèrent, et l’on put dès lors espérer que l'esprit révolutionnaire était près de s’éteindre. Déjà, depuis le 15 de ce mois, on avait dissous le club central et rendu le temple de la Fusterie au culte publie. La résolution du club de la Grille produisit encore plus d'effet, et on en dut l'initiative à Clerc, à Neff et à Cornuaud. Rassurés par ces symptômes anli-anarchiques, les englués et égoïstes ne tardèrent pas à relever la tête et à médire de la révolution et des révolutionnaires. Pestre et Gros-Bourdillat se firent leurs organes et, dans des brochures virulentes, ils demandèrent l’anéantissement des jugements prononcés depuis le 18 Juillet. Il y avait imprudence à vouloir obtenir immédiatement un pareil acte. Chacun sentait le besoin d'en arriver là, mais la taxe révolutionnaire n’élait pas encore rentrée et sans elle l'État serait retombé dans de nouveaux troubles avant peu. Il ny avait à espérer que la misère et la banqueroute ou la réunion à la France, et ces deux éventualités devaient effrayer tout bon Genevois. Il y avait alors à Genève, non pas découragement, mais apathie complète. Les Conseils généraux avaient été très-fréquents pour la sanclion des lois secondaires et la formation des départements de l’administration ; on s’occupait alors de l'élection des magistrats en remplacement de ceux que l’amovibilité devait déplacer au mois d'Avril 1795, et ces élections se faisaient par un très-petit nombre de citoyens. C'était le calme plat après une effroyable tempête. Toul se reposait, hors l'esprit contre-révolutionnaire qui reprenait sa vie et son langage.