Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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rent procéder au jugement des accusés dont le crime se bornait à avoir porté des cravates vertes comme signe contre-révolutionnaire.
Cependant les révolutionnaires anarchiques restaient seuls armés, car tout le reste de la cité avait obéi à l’ordre du Syndic de la Garde Rivard. Is occupaient le hangar de l'artillerie, sous les ordres de Cellier, et paraissaient peu disposés à se retirer; ils avaient même répondu assez brutalement aux Magistrats de paix qui étaient venus leur faire une sommation. On ne sait trop comment la nuit se serait passée, ces forcenés étant de fait maîtres de la ville, si Chaponmière ne se füt joint aux Syndies Rivard et Butin pour les conjurer de céder aux volontés de l'Autorité. L'intervention de Chaponnière vainquit la résistance de Cellier, qui finit par faire rentrer la troupe dans l’ordre, et par remettre le poste aux Syndics. Les Grillards et les Marseillais se relirèrent donc, et l'on profita du moment qui précéda leur retraite pour faire sortir de la ville Chevalier, Girod et Des Arts, condamnés au bannissement. Quant à Sauiter, il fut pendu en effigie, et les amis de Coquet allèrent à Plainpalais assaillir le tableau à coups de pierre. L'enterrement de celui-ci eut lieu le lendemain matin, on remarqua qu'il n'y avait pas plus de cinquante citoyens à son convoi, et c'était là un signe certain de l'isolement dans lequel le parti anarchique commençait à tomber. Une auire remarque n’échappa pas au peuple, c'est que pendant que les magistrats et les révolutionnaires de bonne foi, qui formaient l'immense majorité du parti, accomplissaient leurs devoirs, ei parvenaient, au milieu de mille dangers, à rétablir l'ordre, le cercle des Droits de l'hom-