Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
de force sur le danger extrême, gratuit et inévitable, d'avoir toute la Suisse à combattre, avant de terminer cette querelle déshonorante d'un géant contre un nain, que ses ordres d'ouvrir la tranchée furent révoqués. Mais en l’autorisant à ouvrir une négociation; s’il est possible qu'elle soit suivie, lui écrivit expressément le ministre de la guerre, à faut toujours qu'elle se termine comme si vous vous rendiez maître de la place, c'est-à-dire, en y mettant une garnison francaise. M. de Montesquiou n’hésita pas à faire de nouvelles remontrances, et obtint enfin des pleins pouvoirs pour négocier pacifiquement. Il en résulta un traité également honorable et sage, où il fut stipulé, que des mésentendus réciproques ayant élé heureusement dissipés par des explications amiables, la République Française promettait d'éloigner son armée de plusieurs lieues, en considération de ce que les Genevois s'engageaient à renvoyer leur garnison suisse.
Ce traité fut attaqué dans l’Assemblée par Brissot, le 21 novembre, au nom du Comité diplomatique, qui l'appelait une capitulation ignominieuse faite par l'armée française, et due à l'influence de l'aristocratie gemevoise sur le général Montesquiou. Brissot prétendit, que des stipulations ou des traités, n'ouvraient que des débats. «En effet, » dit-il, « ou Genève a confiance » dans votre loyauté, ou elle ne l’a pas : si elle l’a,
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» elle doit croire à notre engagement solennel de res» pecter son indépendance; si elle ne l’a pas, des » expressions vagues et indéfinies ne peuvent être des » garants de sa tranquillité. » Brissot alla plus loin; il ne promit la paix à Genève que lorsqu'elle aurait