Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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chefs pour agir de concert, ceux qui préparaient le 19 Juillet se créèrent un comité secret composé de sept des plus déterminés d’entre eux : ce comité fit la révolution, la nuit du 48 au 19 Juillet, et exerça un pouvoir illimité jusqu'au moment où il fut remplacé par un comité militaire et un état-major. Le 20, il y eut un grand club dans l’église de la Fusterie : cette assemblée de révolutionnaires se trouva dominée par plusieurs membres du comité des sept. Ceux-ci y proposèrent l’érecüon d'un tribunal révolutionnaire, par-devant lequel seraient traduits les prétendus ennemis du peuple. De la chaire de vérité, le Catilina genevois vomit des mensonges , des calomnies, des imputations atroces qui prirent naissance dans son sang corrompu. Plusieurs voix s'élevèrent contre lui avec cette force de raison qui détruit tous les presligés; mais le pervers ne pouvant les réfuter avec avantage, se déchaïna contre eux : ses réponses menaçantes les contraignirent au silence, et la formation d'un tribunal révolutionnaire fut décrétée contre le vœu même de la grande majorité des révolutionnaires. Le 21, chaque membre des clubs indiqua pour membres de ce tribunal les sujets en qui il avait le plus de confiance. Par une de ces perfidies dont la multitude est facilement la dupe, les meneurs eurent soin de faire tomber le choix sur quelques individus qui ne pouvaient offrir pour garantie de leurs actions que la plus exirème pauvreté, qu’un assemblage de tous les vices, ou une fureur de cannibale. Le déchiffrement eut lieu dans une promenade publique. On surveilla si peu cet acte important, qu'il put s’y commettre de grandes supercheries, et peut-être que la nomination des Juges