Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

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la liberté en faveur des Natifs, et s'opposer au nouveau système politique qui portait en lui le germe de tous

les maux, sans être vendu au Gouvernement, il appela

Rousseau en témoignage de la pureté de ses intentions.

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Ce Rousseau, dit-il, à la gloire duquel vous avez élevé un monument; ce Rousseau, qui a fait le plus grand éloge de la constitution que vous avez renversée, m'a servi de guide au milieu de nos discussions politiques. Pouvais-je choisir un maitre plus sùr, plus éclairé? Ne l’avez-vous pas déclaré l’apôtre de la liberté? Quand j'ai pensé que notre Gouvernement était le meilleur des Gouvernements, que de la jeunesse turbulente et de la pauvreté ne sortaient aucun bon conseil, ma pensée était plus son ouvrage que le mien. Où est mon crime? Comme le nouveau système anéantissail cette constitution si chère à son cœur et au mien, et qu'il livrait à la jeunesse, à la pauvreté, et qui pis est, à des hommes chargés de dettes, le sort de l'Etat, ma qualité de citoyen m'imposait la loi de repousser de toutes mes forces les dangereux principes avec lesquels on séduisait mes compatriotes. Ce qui s'est passé depuis que les nouvelles opinions ont prévalu par la violence, ne m’a que trop convaincu que Rousseau connaissait bien les hommes, et qu'il ne m'a point induit en erreur. C'est ce tableau de nos malheurs toujours croissants qui nourrissait en moi le désir de revoir l’ancien ordre des choses rélabli. Hélas! que serait Genève, que seriez-vous, si ceux que vous persécutez sous le nom d'aristocrates, n’eussent pas été attachés à leur patrie, ne se fussent pas opposés au mouvement général et destructif que