Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
à mort, puisque sa commission était illégale, el une rébellion ouverte contre le souverain. Un jugement qui n’est pas conforme aux institulions sociales et judiciaires est un assassinat dans toute la force du terme, que rien au monde ne saurait justifier, quand même le crime serait de la dernière évidence aux yeux des juges et du peuple. Ce principe est immuable et reconnu pour tel par toutes les nations civilisées. On ne saurait y porter atteinte sans renverser l’ordre établi pour la sûreté commune. C’est en vain qu'on alléguerait la volonté d’une grande majorité de la nation, pour légilimer des attentats qui déshonoreraient une horde de barbares. Une mullitune n'a pas plus le droit de se mettre au-dessus des lois qu'un individu. Toutes les violations de lois dont elle se rendrait coupable, n’en seraient pas moins des crimes; el ceux qui les ordonneraient en son nom, n’en seraient que plus criminels de s’avilir au point de devenir un instrument de rage et de mort. Un juge qui, dans de pareilles circonstances, condamne à mort, esl un assassin encore plus féroce que celui des grands chemins. Maïs si ce juge se trouve du nombre de ceux qui ont égaré cetle multitude en imaginant les prétendus erimes, et qui l’ont conduite par la terreur à demander du sang, ou à consentir qu'il s’en versât, alors ce meneur, ce démagogue, ce chef est le plus insigne des scélérats.
Dans ces moments de fureur aucune voix ne s’éleva en faveur des condamnés à mort. La ville se conltentait de gémir en secret sur leur triste deslinée. Ces malheureuses victimes ne pouvaient reposer leurs pensées déchirantes sur la possibilité d’un avenir moins effrayant. Un retour à la justice de la part