Six lettres inédites de Gustaf Mauritz Armfelt à Francis d'Ivernois
B VIIL,: Lettres de G. M. Armfelt 9
ressources doit à la vérité être immense et on ne peut que sentir une sorte de confiance dans les mesures à prendre à l’avenir, quand on voit généralement approuvées des mesures de cette nature chez une nation très éclairée en cette matière, quoique l'anéantissement de plusieurs branches de Commerce paraît devoir exiger un examen mûr de la chose.
Le meilleur esprit règne dans notre armée, fruit de la confiance que sa valeur lui a mérité dans différens combats qui ont eu lieu, et je ne doute pas que la saison et les renforts que nous attendons namène une compensation pour les maux que nous avons éprouvé jusqu'ici tant par le Climat que par la difficulté des communications. Depuis que j'ai vu de près les invincibles je suis bien plus convaincu que je ne l’ai été, que leurs succès sont dûs essentiellement à lopinion qu'ils avaient abusivement donné de leurs talens comme de leur courage. Un jour viendra encore où la vérité osera se montrer avec toutes les couleurs qui en vivifient l’éclat et ce moment sera le dernier pour la puissance qu’exerce Bonaparte sur le Continent.
Le Général Jodinot, Chef de l’Etat-major de Mortier, occupe la campagne de Niederhoff et parait désirer que Mad° Normann vienne elle-même prendre soin de ses effets. Mad° Normann qui Vous fait dire mille choses, n’est point d'humeur à ce que Vous concevez, Monsieur, de nous quitter pour se rendre à une invitation si honnêtement bourgeoise. Très peu de familles ont encore quitté la place et à moins de regards sur les ruines de nos faux bourgs, nous m’avons que le bruit du cannon de nos remparts qui nous annonce les maux de la guerre. De grâce ne nous oubliez plus et veuillez bien croire aux sentiments d'estime et de haute considération avec lesquels j'ai l'honneur d’être
Monsieur Votre très humble et très Obéissant Serviteur LE Bo D'ARMFELT. Stralsund, le 8 Mars 1807. Sir Francis d’'Ivernois.