Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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Abrantès, sur le Tage, est une ville bien fortifiée, autant par sa position que par le fort qui la domine. Nous y trouvâmes notre chef de bataillon, de la Harpe, de Rolle, qui était resté malade à Valladolid, ainsi que plusieurs de nos officiers, avec un certain nombre de soldats, qui s'étaient égarés dans la forêt dont j'ai déjà parlé.

Après cinq jours de repos, nous apprimes que notre colonel Segesser, de Lucerne, avait été nommé commandant de place d’Abrantés. — Nous quittèmes cette ville pour nous diriger sur Lisbonne ; mais, arrivés à Santarem, nous reçümes l'ordre d'y rester. Cet ordre fut pour nous un grand sujet de satisfaction.

Santarem est située sur une colline assez élevée, et se trouve fortifiée autant par la nature que par l'art. Les habitants nous reçurent avec beaucoup d’affabilité, et nous n’eûmes qu’à nous féliciter du séjour que nous y fimes pendant une quinzaine. Je profitai de ce temps pour aller souvent à la chasse avec des habitants de l'endroit, qui se prêtérent avec beaucoup de complaisance à m’accompagner. Le gibier le plus commun est le lapin sauvage, contre lequel on emploie le furet. La chasse à été dans toutes mes campagnes le