Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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fait. Les officiers suisses et français firent tout pour retenir le capitaine, mais, ayant donné sa parole d’honneur, il préféra se livrer de nouveau à ses ennemis. Nous ne pûmes qu’admirer cet acte de loyauté.

Dès ce moment le bombardement ne fit qu'augmenter d'intensité, et pendant la nuit il ne discontinuait pas. Nous étions alors sur le qui vive, et nos 800 pièces ne répondaient que par intervalles au feu d’enfer dirigé contre nous.

Le 47 septembre, un officier anglais vint de nouveau parlementer. Il nous annonça que notre général en chef, le duc d’Abrantès, avait capitulé au nom de toute l’armée, et que nous étions compris dans la capitulation. Dès le 13 septembre, ajouta-t-il, une partie de l’armée était déjà embarquée, et, à l'heure où il nous parlait, elle devait débarquer en France.

Notre colonel, pas plus que les officiers, ne voulut croire à une nouvelle aussi imprévue ; et, malgré les lettres de deux généraux français, qui annonçaient la capitulation, le colonel Girod ne voulut pas encore y croire, car il ne comprenait pas que le feu des Espagnols eût redoublé, alors que ces derniers savaient qu’une capitula-