Sur l’importance du milieu thermique dans l’expérimentation physiologique sur les homéothermes
1935 SUR L'IMPORTANCE DU MILIEU THERMIQUE D
ne peut descendre au-dessous d’un certain niveau. C’est le métabolisme de base, que l’on obtient lorsque toute production de chaleur dans un but de calorification est exclue, de même que les frais de la lutte contre la chaleur sont supprimés par une température convenable du milieu. Cette température est la neutralité thermique de l'homéotherme considéré, à l’état de jeûne et de repos. Dans ces conditions il n’y a que la chaleur, résidu énergétique de l'entretien du mécanisme de la vie, qui se dégage.
Aux températures inférieures à celle de la neutralité thermique s'ajoutent des proportions variables de chaleur, d'autant plus considérables que la température ambiante est plus basse, atteignant le maximum à la limite de résistance homéotherme au froid ; à ce moment on obtient le métabolisme de sommet. Cette chaleur, produite uniquement dans le but de calorification, c'est la « chaleur pour la chaleur », c’est la chaleur réglable, appartenant à la « thermorégulation chimique » et à la « marge de la thermogénèse ».
Aux températures supérieures à la neutralité thermique c’est la thermolyse spéciale qui entre en jeu (sudorification, polypnée) jusqu’à la limite de la résistance indiquée par l'apparition de l’hyperthermie.
La notion de métabolisme de base et de neutralité thermique est d’une importance capitale pour la physiologie de l’homéotherme. En effet, en ne considérant que la zone de la thermogénèse, c’est-à-dire les températures au-dessous de la neutralité thermique, dans laquelle on se trouve en général dans l’expérimentation physiologique dans les conditions de température de nos laboratoires, selon la température ambiante le métabolisme de l’homéotherme est représenté par le métabolisme de base auquel s'ajoute de la chaleur réglable dans des proportions variables. A la neutralité thermique la chaleur réglable est réduite à zéro, à des températures assez basses elle peut être plusieurs fois supérieure à celle du métabolisme de base. Par conséquent, en ne tenant pas compte du milieu thermique dans l’expérimentation physiologique on intervient, selon la température ambiante, dans des conditions essentiellement différentes. D'autre part, en opérant comparativement sur divers individus ou à plus forte raison sur différentes espèces animales, 4 une lempérature ambiante, on n'obtient pas de ce fait des résultats comparables, la