Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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y donner ce qu’elles appellaient le ton français, & ce ton était un COUTS perpétuel de plaifanterie & de farcalme fur les mœurs (é-

\ vères des Républicains (10), fur les loix qui. les confervent, & fur les hommes qui les dé-

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(ro) Une anecdote du tems donnera une idée de la maniere d’agir de ces femmes. Quelques unes des plus courtifées , fe réunirent un foir pour jouer tout ce que Genève confervait encore des anciennes mœurs. Chaeune d'elles choifit fon rôle, & le remplit aux applau. diffemens des fpectateurs. Les exprellions vieillies , les gènes de l’économie domeftique, & des devoirs conjugaux ; l'obfouriré de certains foins maternels, le travers de parler de fon mari & de fes enfans &c. &c. On imita tout pour tourner tout en ridicule ; & certain public, dans lequel, on ne manqua pas de faire circuler cette indécente comédie , eut la lache complaifance d’en rire. S'il y avait eu à Genève une cenfure ou un préfet des mœurs , je demande quelle fentence il eut dû prononcer contre de telles Citoyennes. Elles s’amuferent auf à faire des dix Commandemens de Dieu, qu'on chante à YÉglife, une parodie dirigée contre les défenfeurs du. peuple.

Si ceux-ci {e permirent, quoiqu'à tort fans doute » de mêler quelquefois la plaifanterie dans ce grand procès, du moins y refpecterent- ils toujours les mœurs & la religion.

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