Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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comédie dont le fuccès fut tel, que perfonne dans les deux partis, ne put fe perfuader encore qu’on voulut réellement détruire la Conftitution. S'il était en effet une Conftitution dans le monde entier , qui, par {on heureufe influence dût imprimer un refpect général , c'était fans doute celle de Genève. Elle la rendit la patrie adoptive du plus grand des réformateurs ; les loix qu’il lui offrit, & les hommes illuf tres qu’elles y appellerent fucceflivement, en avaient fait éclorre une foule d’autres (14).

lettre du Comte de Vergennes, que cinq jours aprés qu’elle fut partie. Il s’y plaigrit de ce qu'on s’efforçait de répandre dans Le Public que ces écrits avaient été fuggérés, de ce qu’on le calomniait à cette occalon, & de ce qu'on avait même donné contre lui des impreffions fâcheufes dans les Cantons. Il y demandait que le Sénat réprimäât ces bruifs injurieux. Extrait des

Régiftres du Sénat, en date du 22 Oétobre 1779.

(14) Senebier , dans fon Hifloire littéraire de Genève , donne une lifte de 413 Genevois qui Le font dif. tingués dans les arts ou dans les fciences : lui-même en augmentait Je nombre, car il ne faut point le juger par ce dernier ouvrage : c’était par des appercus très. ingénieux fur les points les plus fubtils de la Phyfique

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