Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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Quelque prix que mit le Sénat à éviter d’époufer un parti dans ces démélés, afin de fe ménager les moyens d’en devenir larbitre, il ne put cependant s’empècher de rendre juftice à cette apologie des Citoyens. 11 leur répondit qu’elle ferait jointe à {es Régiftres, & qu’il était perfuadé de leurs fentimens patriotiques. Offenfé de cette réponte, Desfranches {2 hâta de sen plaindre au Sénat, & de lui mander que le Comte de

les Repréfentans, il aurait fallu qu’ils s’y fuffent invatiablement. tenus, & la politique la plus fimple leur en faifait une loi; car le coup de mort que le Confeil des Deux-Cent venait de porter à l’entreprife du Code, était un acte fi violent, qu’on aurait dû en conclure qu’il fe fentait puillamment appuyé par la France. Or il eft évident que la laflitude était pour le Genevois , le feul moyen d'échapper à celle-ci; & qu’ils auraient dù refter patiemment en fouffrance à l’égard du Code, jufqu'a ce que la réfiftance du Confeil des Deux. Cent eut été vaincue par la réflexion, ou par les défenfeurs que le Confeil Général pouvait introduire peu à peu dans ce Corps. Mais les Chefs des Repréfentans ne furent point fe réfoudre à renoncer entiérement à un ouvrage dont ils efperaient d'autant plus de fruits, qu’il leur avait coûté plus de peines,