Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

DE GENEVE. 18$

d'abufer d’une déférence volontaire, pour en étayer un fyflème nouveau qui diftinguait trois Ordres (2) dans l'unité du Confeil Général, où la loi ne connaît que les Syndics & le peuple. Ce dernier principe était conftitutionnel; mais cela fufifait-il pour s’appelantir fur ces détails dans un moment fi critique? Lorfqu’on fait que la haine veille, ne doit-on pas évi-

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(2) C’eft celui que les Négatifs appellerent le fyftème des Parties intésrantes. Selon ce fyflème , le Petit Confeil & celui des Deux- Cent , exiftaient encore dans le Confeil Général ; ils en étaient les parties inbegrantes & néceffaires , ils devaient donc y marcher en Corps avant les autres Citoyens. Il fuit de-là, que les membres du Sénat, préfens au Confeil Général, n'auraient en, par exemple, qu’à fe retirer, pour diffoudre l’affemblée; comme un Corps s’anéantit, quand on fait difparaître les parties intégrantes qui le compofent. On conçoit combien ces fubtilités métaphyfiques font faufles & dangereufes, quand on les applique au Confeil Souverain d’une Nation où tous les Ordres inférieurs fe confondent, en quelque forte , fous une préfidence légale, & où les individus n'ont d’autres titres à réclamer que celui de Membres du Confeil Souverain ; titre, en effet, le plus noble de tous , & qui dans l’affemblée Nationale éclipfe tous les autres.