Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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Cette légéreté n’était point échappée dans le feu de la converfation ; elle avait été froidement écrite: & l’homme qui fe permettait de femblables facéties, était celui aux opinions duquel le Miniftre avait livré le fort de la République! On avertiflait de tous côtés les deux Répréfentans, que ce Sécretaire était un petit efprit ; qu’il brulait de l'ambition d’ètre le Solon de Genève; que cette pallion Légiflatrice m'était guidée chez lui que par le défir de plaire aux Ariftocrates; qu’enfin pour fe venger des rôles qu’il avait joué en 1768 & en 1770, il ne fe ferait aucun fcrupule d’expoler aux derniers malheurs cette mème République, pour laquelle il fe fentait, difaitil un cœur citoyen.

Tout ce qui leur revenait à cet égard, & la conviction où ils étaient qu’on abuferait de leurs mémoires, ne rendait que plus dan-

quefois d’un ton de Législateur. Vos querelles politi. ques , leur dit-il un jour , vous rendent trop férieux, € c’eff un mal pour une nation occupée. Qui pourra croire qu'un Sécretaire de bureau foit parvenu à faire déclarer la guerre aux Genevois, pour rendre ce petit Peuple aufli gai que les Francais ?