Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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Mais lorfque les Ariffocrates eurent arrèté la rupture de la Commiffion du Code, il était naturel, que vifant à une révolution, ils étudiaflent les divers moyens de lopérer. Ils avaient reconnu combien la crainte de paraître céder aux réclamations du Peuple, les avait aveuglés pendant tout ce fiécle fur les intérèts même de l'autorité : aufli ne voyaientils plus dans les Natifs qu'une claffe d'hommes trop pauvre pour jaloufer l'Ordre adminiftrateur, & pourvu que cette claffe n’afpirât point aux droits politiques du Corps national, peu leur importait qu’elle en partageât les Zroirs civils, c’elt-à-dire, qu’elle put enfin exercer certains droits d’induftrie qui ne lui Appartenaient point encore. Pour gagner cette claffe nombreufe, les Ariftocrates imaginerent donc de lui offrir ces droits d’induftrie , auxquels ils étaient eux-mêmes, pour la plupart, affez indifférens par leurs richeffés ; & à l’inftant où cette offre fut faite aux Natifs, elle les jetta dans une fermentation qui alla toujours en croiffant. A la vue des violences auxquelles elle les conduifit, on ne manqua pas d’imputer à ceux qui l'avaient fait naître de les avoir défirées, prévues & excitées. Ah! pourquoi recourir