Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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56 RÉYOLUTIONS

Quoique le Sénat n’eût point foumis cette queftion aux Députés Suifles, la fituation de ces Juges naturels n’en était pas moins embarraffante. Lorfqu’à fon arrivée à Genève, Sreiguer engagea les Repréfentans à pofer les armes, il avait habilement évité de s’expliquer fur la légalité du traité qui venait de fe faire, ou feulement parla-t-il de fes principales fanétions, comme trop fages en elles - mèmes pour ne pas devoir rentrer dans quelque arrangement définitif & libre. Il lui convenait fans doute de fufpendre ainf les efpérances des Natifs, a£n d’avoir un lien de plus pour rendre les partifans de ce Corps dociles aux facrifices qu’il avait à leur demander; & il lui convenait également d'éviter de prononcer fur cette tranfaction forcée, avant d'en avoir préparé une autre où elle ferait rentrée.

Enfin les Repréfentans eux - mèmes, qui ne pouvaient point {e diflimuler les vices de forme

de Garantie de 1738, on verra clairement que le feul pouvoir qu'il concédât aux trois Puiffances co-garantes avait été, non celui de faire des loix pour Genève, mais uniquement celui de défaire les loix qui leur pataitraient l’effet de la contrainte.