Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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avoir, ni es vices ni-les qualités propres à la féduire. Il n’était point doué de ces élans de lame qui tranfportent les Affemblées populaires, il tournait même cette éloquence en dérifion, fe targuait d’une philofophie qui Vélevait , difait-il, au-deflus de lopinion ; il la bravait lorfqw’elle retombait fur lui pour le diffamer, & jamais, en effet, il ne fe foucia de diffuader le public qu’on eut acheté fes fervices. Ses écrits fe faifaient furtout remarquêr pat une certaine ironie aigre: & froide qu’il maniait avec fuccès. Il fut, fans contredit, la meilleure plume du parti qui le foudoya ;: &. l’on verra que c’eft à Cornuaud 1eul qu’il dût le triomphe de fes projets, & que malgré la Cour de Verfäilles, ils auraient rifqué d’échouer fans les menées de cet homme pervers. Trifte obligation pour un parti que celle d’avoir recours à de pareils inftrumens ! Devoir plus trifle & plus pénible encore pour un hiftorien patriote , que celui d’expofer en vue de pareils caractères !

I] débuta par fréquenter afliduement les Natifs pour captiver leur confiance, & ne leur annonça les difpoftions de l’Ariftocraties