Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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de Comus, « insigne escamoteur, dit la Gazette noire, qui a donné des leçons au duc de Chartres. »; la naine, la géante et Noël, chez qui l’on pouvait admirer « le siège et l'attaque de Gibraltar, exécutés par un mécanicien qui n’a jamais fait dans sa vie que des moulins de carton ».

Plusieurs cafés s'étaient installés sur le boulevard sans préjudice des cafés de théâtres e Les plus fréquentés étaient, vers 1782-84, le café Turc, le café des Babillards, le café Sergent, le café Yong, dont parle Curtius dans la lettre que nous avons citée, le café Tassin, le café Armand et le café Alexandre. Ce dernier était particulièrement fréquenté par les disciples d’Alcibiade. D'ailleurs, presque tous les cafés et les maisons des traiteurs ne différaient que par une nuance des maisons de débauche. « On avait jadis contraint les traiteurs, écrit Morande, à mettre des rideaux aux fenêtres; mais, voyant que leurs pratiques à parties fines se trouvaient ainsi obligées d'aller plus loin, ils ont oublié l'ordre de la police et ont mis des

1. La Gazette noire a copié tout le chapitre VI du Chroniqueur désœuvré sur les traiteurs et les cafés. C'est un argument de plus à l’appui de l'hypothèse que nous avons développée plus haut, V.la note de la p. 108 et celle de la page 168.