Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

LES THÉATRES DU BOULEVARD. 185

jalousies qu'on peut fermer à volonté et qui vous mettent dans le cas de faire tout ce que vous jugerez à propos. » C'était une mode assez répandue d'installer dans ces établissements équivoques des yielleuses, pleines de bonne volonté, qui par leurs chansons plus que légères remettaient en belle humeur les clients engourdis. La Gazette noire etle Chroniqueur fournissent des échantillons du genre de poésies que cultivaient les vielleuses : nous nous faisons un devoir de les laisser dans une ombre discrète. Au café de la rue de Saintonge, les charmes du personnel féminin étaient honnétement tarifés et une salle basse offrait aux clients du lieu toutes les facilités désirables, À côté des libertins, les joueurs. Nous avons indiqué plus haut ! à quels scandales la passion du jeu avait donné lieu et quels ravages elle produisait dans la plus brillante aristocratie. On a vu que les tripots étaient placés sous la surveillance directe de la police qui, par l’intermédiaire du caissier des jeux, centralisait les opérations quotidiennes des différents établissements et prélevait une prime sur les gains des banquiers. Morande, dans la Gazette noire, et Manuel, dans la Police dévoilée, ont recons-

1. V. p. 100 et suiv. 16.