Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

114 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

Les troupes arrivèrent à Antrain le jeudi 31 mai; la petite ville regorgeait de soldats : depuis la veille, une véritable armée s’y concentrait : à la requête des districts d’Avranches et de Dol!, les gardes nationales et les brigades de gendarmerie de Pontorson*, de Fougèresi, de Saint-Aubin-du-Cormier, de Saint-Servan, de Dol même, s'étaient mobilisées et campaient dans la haute ville et sur les bords de la Loysance‘. Les commissaires rennois s'y rencontrèrent avec MM. de la Brigue, du district de Dol, Gauttraye fils et Latouche, du district de Fougères, qui les instruisirent du détail des faits.

Espérant s'emparer par surprise du marquis de la Rouërie avant que ses espions ne l’eussent prévenu du danger qui le menaçait, un peloton de vingt hommes, sous les ordres de Cadenne, lieutenant de gendarmerie à Saint-Servan, se mit en campagne, dès la nuit venue, et battit, sans suc-

1 Papiers de la Commission des Douze. — Archives nationales, Dxz!0,

2. Serel, commandant. — Archives nationales, Dxri0.

3. Beaulieu, commandant. — Idem.

4. Un journal de Rennes donnait, le 31 mai, l’état des troupes envoyées à Antrain: « Dix-sept hommes de cavalerie, deux cents quarante gardes nationaux de Rennes, suivis de deux pièces de canon; cinquante hommes du 16° régiment de dragons en garnison à Rennes; cent cinquante hommes du 16°régiment d'infanterie en garnison à Saint-Malo et Saint-Servan; cent gardes nationaux et deux pièces de canon de Saint-Malo et Saint-Servan, qui seront accompagnés de beaucoup de gardes nationales voisines. »

5. Archives nationales, Dxr10.