Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

130 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

sans même chercher ailleurs que dans les documents en rapport direct avec notre sujet, nous retrouvons trace de cet incroyable état d'esprit.

Fontevieux qui fit, en août, un nouveau voyage!, apporta à ses amis de Bretagne une lettre de Calonne écrite sous l’impression bien évidente de la plus complète tranquillité; ce billet, daté du 11 août, était ainsi conçu :

Notre brave et féal ……. ? n'a pas négligé vos affaires, cher général, et nous ne l'avons pas négligé non plus, quoique nous l'ayons retardé. IL emporte la pièce qui va paraître le jour même que nous marcherons vers nos pénates, et c’est après-demain. Il ne vous porte que l'épreuve. C’est tout ce que nous avons et il vaut mieux s’en contenter que d'attendre encore deux jours. Vous aurez ainsi les commissions signées et 40.200 livres *, faisant moitié de ce que vous recevrez dans un certain genre, qui sera bientôt dans le cas de vous être envoyé où vous indiquerez. Euge, euge; macle animo, vir generose, est tout ce qu’on peut vous dire à présent, et on vous le dit de la part d'un grand homme dont nous sommes parfaitement contents, ainsi que d'une grande majesté !.

1. « Il m'est dû la somme de 1.200 livres pour un voyage au mois d'août 1792. » Note du chevalier de Fontevieux. Pièce saisie à la Fosse-Hingant, n° XXIIL. — Archives nationales, W, 274.

2, Le nom est raturé sur la pièce originale.

3. Livres sterling (?).

4. « Le roi de Prusse n'écoutait que les émigrés. « On suit entièrement nos principes, écrivait Bouillé à Breteuil, et j'ai ri des intrigues dont j'étais témoin, parce que j'étais bien sûr qu'elles ne prévaudraient pas. » Ce fut sous l'inspiration des émigrés que fut lancé le fameux manifeste du 25 juillet. » — Chuquet, la Première Invasion prussienne, p.146.