Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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sous l'œil du maître, leur résolution faiblissait : le recrutement des commissaires s'était fait, d’ailleurs, assez légèrement, el, en certaines localités, on avait même admis aux conseils de la conjuration des hommes d'une tiédeur royaliste avérée. Ceux-ci discutaient au lieu d'obéir : ils estimaient plus pratique d'attendre, pour soulever la province, que la Révolution fût vaincue et que les Princes fussent rentrés à Paris. Cette opinion ralliait tous les prudents, et l'indignation de la Rouërie fut sans bornes lorsqu'on lui présenta, à l'heure même où il croyait ses affiliés prêts à l'action, une remontrance assez aigre du comité

de Saint-Malo.

Nous n'approuvons pas, disait cette pièce, datée du 4 août, nous n'approuvons pas les ordres donnés de se mettre actuellement en campagne, et nous doutons que, malgré la généralité de leurs pouvoirs, les Princes approuvent jamais cette marche, à moins qu'un succès inespéré en excuse l'indiscrétion actuelle.

Les mécontents se permettaient de discuter ensuite le but même de l’association : quel est son projet ? disaient-ils.

Il y en a deux : lun ostensible.. et purement définitif. C'est de protéger et défendre les personnes et les propriétés, le second... c'est de concourir à obtenir