Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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la Ville-es-Comtes, Créhenic, la Guyomarais!. Il approchait de la cinquantaine et avait épousé à Lamballe, trente ans auparavant?, Marie-Jeanne Micault de Mainville#, de six ans plus âgée que lui.

M°° de la Guyomarais était une femme remarquable par son esprit, son éducation, ses connaissances littéraires; bien qu'ayant eu neuf enfants, elle aimait le monde: les la Guyomarais étaient riches, d'ailleurs, avaient équipage, meutes, nombreux serviteurs; ils habitaient ordinairement Lamballe pendant l'hiver et passaient la belle saison à leur château, où ils se plaisaient à recevoir leurs amis.

Contrairement à leur habitude, et, sans doute, en raison des événements qui se préparaient en Bretagne, ils n'avaient pas encore quitté la Guyomarais au mois de janvier 1793. Leur domestique, qu'ils renouvelaient souvent, se composait, à cette époque, — ce détail ne sera pas inutile, — de François Perrin, jardinier, à leur service depuis trois ans à raison de trente-cinq écus par année et sa moitié dans la vente des légumes, de Henri

1. Il Ctait fils de Joseph- Er de la Motte et de dame Francoise le Fruglay.

2, Le 11 janvier 1763.

3. Elle était fille de François Micault de Mainville et de dame Guyonne-Jeanne Bathas du Chêne.

4. Souvenirs et Campagnes du général de la Motte-Rouge.

>. Idem.

6. Archives nationales, W, 274.