Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LE PROCÈS 371

troisième, puis une femme! ils montaient pour disparaître aussitôt par l'effet du mouvement de bascule que leur imprimait la planche : le reste de l'opération était masqué par le groupe des aides; la chute régulière du triangle annonçait seule qu'elle se consommait; il remontait, vite épongé, et retombait lourdement, à intervalles égaux, avec une régularité de mâchoire : à chaque bouchée, le panier s’emplissait de têtes roulantes ; à droite de la bascule le tas de corps tronqués haussait.…

Pontavice mourut le dernier? : l'exécution avait duré douze minutes ?.

1. « On en a fait monter un qui s’est retourné pour saluer le peuple. Trois ou quatre hommes ont précédé les femmes. » Rapport de Dutard à Garat.

2. Bulletin du Tribunal révolutionnaire.

3. Voici en quelle forme était rédigé le procès-verbal d'exécution : nous donnons celui concernant Thérèse de Moëlien, qu’on appelait, en raison de son pays d'origine, de Fougères. Une pièce semblable était dressée pour chacun des exécutés : les mots en italiques seuls sont manuscrits, le resteest une formule imprimée.

PROCÈS-VERBAL

D'EXÉCUTION

DE MORT MOELIEN-DEFOUGÈRES

« L'an mil sept cent quatre-vingt-treize, deuxième de la République française, le dix-huit juin après midy, à la requête du citoyen accusateur public près le Tribunal criminel extraordinaire etrévolutionnaire, établi à Paris par la loi du 10 mars 1793, sans aucun recours au tribunal de cassation, lequel fait élection de domicile au greffe dudit Tribunal séant au Palais,

« Nous, huissiers audianciers (sic) audit tribunal, demeurant à Paris, rue

, section

soussignés, nous sommes transportés en la maison de justice dudit