Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

22 LE MAKQUIS DE LA ROUËRIE

croyant, sans doute, victime de quelque accident mystérieux, car, au moment de rendre le dernier soupir, elle supplia qu’on fit après sa mort l’autopsie de son cadavre!. Chévetel ne crut pas devoir déférer au désir de la morte, qui fut immédiatement inhumée dans le cimetière de Cauterets.

Ce chagrin venait cruellement s'ajouter aux déceptions dont avait déjà souffert le marquis de la Rouërie : il revint se confiner en Bretagne, désœuvré, sans espoir de reprendre goût à la vie, sans confiance dans l'avenir : il passait des semaines entières à la chasse sur les bords du Couësnon et de la Loysance ; il cherchait à reprendre, dans les landes de sa province, l'existence aventureuse et libre qu'il avait connue aux rives de l'Hudson. On raconte qu'avec son beau-frère, M. de Chasseloir, il venait en chassant, au mépris des lois et à la barbe de la maréchaussée, depuis Fougères jusqu'aux portes de Paris? :son caractère frondeur se plaisait à ces extravagances. Ou bien, il

ancien brigadier général de la cavalerie anglo-américaine, après avoir recu tous les sacrements, et son corps à été enterré dans le cimetière avec les cérémonies ordinaires, en présence de mes. Labatut, vicaire de Cauterets, de mes. Gérôme Caddefer, vicaire dadé (?) et de mes. Dominique Saint-Martin, vicaire de Cachon, qui ont signé avec moi. »

1. « Ce sentiment lui était inspiré par la tendresse qu'elle avait pour une de ses nièces, qui menacait d'être atteinte de la même maladie. » — J.-M. Peigné, Antrain et ses Environs, 1861.

2. J.-M. Peigné, Antruin el ses Environs, 1861.