Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

30 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

somplueuses écuries !, peintes à fresques et garnies de râteliers en chène sculpté : de l’ancien manoir il ne conserva que la chapelle, isolée à l'entrée de la cour * et,sur de nouveaux plans, fit élever la vaste habitation, de style un peu froid, qui subsiste encore aujourd'hui : c’est une construction régulière, composée d’un rez-de-chaussée et d'un étage, et que surmontent, sculptées dans un fronton triangulaire, les armes des Tuffin de la Rouërie3. Dans le parc, enclos de murs où de haies, le marquis avait planté quatre tulipiers, rapportés d'Amérique etque le temps a respectés ; une double rangée de tilleuls,

1. Le bâtiment qu'on appelait à l’époque de la Révolution l'Ecurie neuve (V. p.111) porte,lencore très visible, le millésime de 1788. On y voit quelques restes de peintures murales et les râteliers de chêne ouvragé.

2. « Les personnes, aujourd'hui peu nombreuses, qui ont vu la chapelle de la Rouërie disent qu’elle était placée à droite de la cour du chäteau, près d’un grand portail qui se trouvait au bas de cette cour, en face de ce château, de sorte que le pignon sud était sur le bord de la voie qui conduisait au chemin de Sacey. Elle était, dit-on, de belle dimension et bien décorée : un chapelain, faisant partie du clergé paroissial, y célébrait le dimanche la messe à laquelle assistaient les personnes du château, les fermiers et autres gens des environs. Pendant la Révolution, elle fut dévastée, et les nouveaux propriétaires ne l'ayant point restaurée, mais au contraire employée à des ouvrages profanes, elle se détériora de plus en plus, et enfin fut détruite, de facon qu'il n'en reste plus de traces. » — Note de M. le curé Renou, mort à Saint-Ouen-de-la-Rouërie, en 1859.

3. V. p. 121. — La propriété a subi, au cours de ce siécle, une modification qui en change considérablement le caractère : la chapelle et la cour, jadis fermée de murs, ont été supprimées: à leur place, la pelouse d'un jardin anglais s’étend jusqu'au perron du château.