Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LA CONJURATION BRETONNE 63

ACTE DE FOI

«Jecrois fermement que l'Eglise, — Quoique la nation en dise, — Du Saint Père relèvera — Tant que tout le monde durera ; — Que les Evêques que l'on nomme N'étant pas reconnus à Rome, — Sont des intrus et apostats, — Etles curés des scélérats — Qui devraient craindre davantage — Un Dieu que leur service outrage. »

ACTE D'ESPÉRANCE

« Et j'espère, avant qu'il soit peu, — Les apostats verront beau jeu; — Que nous reverrons dans nos chaires — Nos vrais curés, nos vrais vicaires ; — Que les intrus disparaîtront ; — Que les Evèques reviendront : — Que la divine Providence, — Qui toujours règne sur la France, — En dépit de la nation, — Nous rendra la religion. »

ACTE DE CHARITÉ

«J'aime tous lesaristocrates ; — Je prie Dieu pourles démocrates, — Du moins pour leur conversion, — Et qu'il revienne à la raison. — Je le prie d'apaiser leur rage, — De délivrer de l'esclavage — Notre roi, la reine et son fils, — Qui sont en prison dans Paris ; De ramener à l'Evangile — Une nation indocile ; Mais prions bas : s'ils m'entendaits, — Les coquins me lanterneraits. »

C'est la persécution religieuse qui fit, dans l'Ouest, tant d'ennemis à la cause révolutionnaire. La chose, pour les contemporains était si peu