Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits

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ma rayé pendant trois jours du livre de vie, que je vous écris pour vous avertir, mon trèscher Monsieur, que l'Assemblée nationale se pervertit grandément sur l'affaire des rentes viagères et que j'y ai besoin de toutes vos lumières et de tout votre talent. C’est une de ces matières sur lesquelles il est impossible qu’on ait tort quand on y sait avoir raison ; et certes, il importe à l'achèvement de la carrière que jai fournie dans Assemblée nationale que ce soit encore moi qui la préserve de ce nouvel écueil sur lequel veulent l’attirer la jonglerie et la cupidité…. Ceci est un avertissement très-sérieux et très-instant, mon cher frère d'armes.

Ce n’est pas tout; ce diable de Comité de judicature se hâte sur la peine de mort, parce qu’elle s’enchevêtre avec tous les nouveaux arranSements, ou plutôt nous enraie tous; cela peut donc nous arriver tous les jours par rafale; vous voyez que n'en déplaise à Madame Revbaz, il faut que vous laissiez allonger un peu votre barbe et que vous vous posiez à votre bureau.

Adieu, mon très-cher Monsieur, en voilà bien long pour un revenant.