Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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jugé favorable ou défavorable n’ont la moindre importance *.» «Je crois, ajoute-t-il un peu plus bas, avoir parlé non seulement en Allemand, non seulement en Européen, mais aussi en Français ?. »

Or, un an plus tard, alors que rien dans Vopinion publique ne l’ÿy poussait, Gentz, dans ses lettres à Adam Müller, s’exprimait en patriote allemand. L'occasion de ces épanchements patriotiques fut son voyage en Angleterre, au cours duquel il traversa les pays annexés de la rive gauche du Rhin.

De Mayence à Bruxelles, c’est avec joie qu'il enregistre les sentiments anti-français dela population. Il avoue la profonde impression que lui fit l’état de contrainte où se trouvaient ces pays. Et Gentz dit à son ami ne pas lui confier toutes ses impressions dans une lettre qui devrait passer par les postes françaises. C’est le sentiment national allemand qui explique toute l'émotion qu’il éprouve, c’est le sentiment national allemand qui perce à chaque ligne, même au point de vue artistique, lorsque Gentz parle du théâtre allemand ‘. Les Allemands, dit-il, sont sans aucun doute le premier des peuples de

1 Von dem politischen Zustande vor und nach der fransüsischen Revolution. Vorrede, p. XXII.

2. Ibid. Vorrede, p. XXIV. 3. Cf. Ed. Wittichen. IT, lettre 197, P. 573-385. 4. Cf. Ed. Wittichen. IL, lettre 197.