Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

core ces liens et rapprocha définitivement les deux hommes. Ce n’est pas qu’ils aient été d'accord à l’origine sur tous les points. Au contraire, le Jowrnat de Gentz fait deviner des dissentiments assez graves, mais qui ne furent pas capables de détruire cette amitié dont leur correspondance nous montre le développement et la continuité. C’est chaque année, le 15 mai, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Metternich, une lettre de Gentz insistant sur le caractère indestructible de la fidélité qu'il a vouée au premier ministre !.

Plus qu'aucun autre, Gentz parait avoir soutenu la politique de temporisation du prince vis-à-vis de Napoléon. Il semble y avoir eu dans ses vues politiques une transformation totale qui a coïncidé avec labandon de son indépendance de publiciste, sans qu’on puisse voir là un rapport de cause à effet. Peut-être faut-il rechercher les racines de ce changement dès 1809 quand, de partisan de la guerre à outrance, il est devenu en moins d’un mois, sous la pression des circonstances, un de ceux qui ont poussé à la paix ?. Toujours est-il qu’en 1812 il a complétement évolué. Ce n'est plus seulement le baron de Stein *, avec lequel il avait pensé un instant

1. Ed. Wittichen. III. 1. Teil. Lettres 39 et 44, 15 mai 1812 et 15 mai 1815.

2. Voir Livre II. Chapitre III. 3. Ed. Wittichen. III. 1, lettre 45, 17 août 1812.