Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

cincte des négociations, datée du 12 février 1815. Elle n’est donc pas poursuivie jusqu’à la fin des pourparlers diplomatiques. Il s’agit évidemment de les exposer à grands traits dans un esprit tout à fait favorable à l'Autriche. On y rencontre les tendances hostiles à la Russie que manifestait déjà Gentz vers 18121.

Dès les premières lignes, on sent qu’elles se trouvent au fond de tout le mémoire. Il faut que le hospodar de Valachie soit bien persuadé que la rivalité même personnelle de Metternich et d'Alexandre est au centre des difficultés du Congrès et que tous les torts sont du côté du second. « Son mécontentement contre l'Autriche tenait principalement aux griefs nombreux et sévères qu’il avait ou prétendait avoir contre le prince de Metternich®.» C’est ainsi que Gentz présente les choses : « L'empereur s’accoutuma à ne regarder M. de Metternich que comme un obstacle permanent à ses vues, comme un homme occupé sans relâche à le contrarier et à le déjouer, enfin comme un ennemi juré. Le calme et la sérénité que M. de Metternich ne cessa d’opposer à ces préventions, au lieu d’adoucir l’empereur, paraissent l'avoir aigri davantage ; des sentiments tout à fait

1. Voir Livre IV, $ 1. Les guerres d'indépendance.

?. Mémoires, Documents et Ecrils divers laissés par le ‘Prince de Metternich. LI, p. 476. F