Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
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Russie officielle d’alors au pays de Vaud. Quand Gentz parle des « apôtres de la liberté» dans cette partie de la Suisse, il est possible qu’il fasse allusion au général de la Harpe‘, homme d’Etat vaudois qui, ayant pris du service en Russie, est devenu secrétaire d'Alexandre pendant la campagne de France et a joué un certain rôle au Congrès de Vienne.
Mais le plan du généralissime autrichien Schwarzenberg exigeait le passage sur territoire suisse ?. On avait d’abord pensé le traverser dans toute sa longueur, et le général Bubna devait marcher d’Italie sur Lyon par le Simplon, le Valais et Genève *, pendant que d’autres troupes utiliseraient les routes de la Suisse centrale et de la Suisse septentrionale. Comme Metternich le fit remarquer à l’empereur de Russie, il ne s’agissait pas là d’une question de plus ou de moins. Et il était aussi grave en principe d'occuper tout le pays ou de se servir
1. Frédéric-César de la Harpe (1754-1838), chargé en 1784 de l'éducation des grands-ducs Alexandre et Constantin, fut un de ceux qui prépara l'indépendance vaudoise et la révolte contre Berne. Il s’occupa au Congrès, où il représentait son pays natal, d'intérêts très différents, mais particulièrement des négociations ayant trait aux cantons suisses. Voir surtout : Pictet de Rochemont et François d’'Ivernois. Op. cit. I, p. 91 et 329.
2. Aus Metternichs nachgelassenen Papieren. Autobiographisehe Denkschrift, I, 1, p. 179.
3. Ibid. I, 1, p. 1%.