Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)
doute, comme secrétaire du Congrès, il appuie Talleyrand chaque fois que celui-ci parle au nom des intérêts français. Sans doute, de son côté, le plénipotentiaire de Louis X VIII ne manque pas une seule oceasion de lui être agréable. Il écrit à son roi pour lui signaler spécialement un article de Gentz dans l'Œsterreichischer Beobachter sur la cérémonie expiatoire de la mort de Louis XVI, le 21 janvier 1815, à la cathédrale de Vienne‘. Nous devinons derrière ces recommandations des prétextes discrets à des cadeaux de tout genre. Mais peu importe de savoir à combien ceux-ci se sont montés, peu importe si la police secrète nous peint à plusieurs reprises le secrétaire du Congrès comme un des intimes du plénipotentiaire de France ?. Pour fermer la bouche aux insinuations malveillantes sur sa conscience de publiciste et diplomate, il n’y a pas d’avocat plus éloquent que Gentz lui-même, dans le magnifique éloge
1. Voir OŒEsterreichischer Beobachter, 23 janvier 1815. Prince de Talleyrand. Mémoires, publiés par le duc de Broglie, Paris 1891, ILE, p. 30-32, p. 46-47 et notamment la réponse de Louis XVIIT, TXL, no 21ter, p. 47 : «J'ai été pareïllement fort content du morveau de M. de Gentz, que j'ai fait sur-le-champ insérer dans le Moniteur (du 2 février 1815).»
2. August Fournier. Die Geheimpolizei. Voir 19 octobre 1814, p. 191, et surtout ler janvier 1515, p. 329. Parmi les invités au déjeuner de fin d'année, le 81 décembre 1814, se trouvaient Gentz, Flassan «und die übrigen Hausgenossen », ce qui montre bien que notre auteur s'était introduit à cette époque dans la familiarité de Talleyrand.