Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871
REVANCHE PRUSSIENNE. al Dieu. L'heure est venue de recouvrer notre indépendance en nous réunissant à l’armée russe, Qu'il se joigne à moi, celui qui veut donner sa vie pour l’indépendance et la patrie ! Qu'il reste, celui quine le veut pas. Si je réussis, le roi me pardonnera peut-être; si j'échoue, ma tête est perdue; je recommande en ce cas à mes amis ma femme et mes enfants. » D’enthousiastes acclamations accueillirent ces paroles et le corps prussien alla rejoindre l’armée russe. C'était la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France (décembre 1812).
Le premier mouvement de Frédéric- ne fut cependant de désavouer le général York et d’ordonner sa mise en jugement. Esprit timoré, toujours prêt à reculer devant un suprême effort, le roi voulait encore ménager l’empereur et jouer un jeu double avec le czar et avec Napoléon. Mais le pays avait perdu patience. Sous l'impulsion de Stein, les États de la Prusse orientale se réunirent spontanément à Kœnigsberg et proclamèrent l'armement de la landwehr et du landsturm. En quelques semaines, une population qui dépassait à peine un million d'âmes fournit plus de 80 000 soldats. Du Niémen à la Vistule, tout retentit du bruit de l'armement populaire. C'était une fièvre inouie de dévouement. Le roi, retiré à Breslau, hésitait encore, mais il avait rappelé, au ministère de