Un mémoire inédit de Francis d'Ivernois sur la situation politique à Genève audébut de 1791 ....

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cette entreprise ne serait-il pas assuré, si l’on pouvait parvenir à faire abjuration d'inimitiés et à tenter une coalition sincère et honorable avec les personnes les plus familiarisées avec ces matières, avec les personnes les plus fortes pour renverser une pareille transaction, si elle est vicieuse, comme aussi les plus propres à la faire réussir, si elle doit porter sur une base solide, c’est-à-dire si elle a pour but de donner à l'opinion publique, une fois éclairée, une puissance suflisante, mais surtout légale et par conséquent inattaquable.

Et si l’on persistait imprudemment à écarter ces personnes de tout congrès, auxquels leurs anciens travaux les rendaient si propres, du moins faut-il espérer que cet anathème impolitique ne portera pas jusque sur le projet de code*, travail si complet et si peu connu, fruit précieux des veilles de deux magistrats infiniment éclairés et dont le plus âgé* était d'autant mieux à même d'écrire l'ancienne constitution qu'il en avait été longtemps lé premier ministre.

Dès qu'il s'agira de proposer les nouveaux appuis qu'il convient de donner à cette ancienne constitution, à la place de ceux qui n'existent plus, je m'attends bien que tous les suffrages se réuniront vers des élections croisées et combinées de manière que nul ne parvienne dans les Conseils administrateurs sans avoir été agréable à ces deux corps et sans avoir été élu par le Conseil général.

C'est précisément ici que commencent les grandes difficultés, car, j'ose affirmer que ces élections seront insuf-

‘ Projet d’édit, soumis à la votation du Conseil général le 22 Mars 1701. ? Duroveray, l’ancien Procureur général.