Un mémoire inédit de Francis d'Ivernois sur la situation politique à Genève audébut de 1791 ....

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Le charme: qui couvrait les imperfections de Genève se dissipe tous les jours. et depuis que ses ministres euxmêmes se permettent publiquement à ce sujet des ayeux que la conviction leur arrache, il n'y a peut-être pas cent Genevois qui croient sincèrement que leurs lois politiques dureront encore un lustre. Cependant, il existe encore des magistrats qui, tout en confessant qu'on ne peut point les défendre théoriquement, se flattent d'en prolonger la durée par une administration qui, non seulement n'abusera point, mais n'usera pas même de toutes ses prérogatives.

Genève éprouve déjà la triste expérience de ces ménagements arbitraires. Tandis que le Gouvernement est jalousé par tous les ordres pour l’énormité de ses pouvoirs politiques, il se trouve en quelque manière dans l'incapacité de remplir ses devoirs les plus indispensables : la crainte d'ouvrir les yeux sur l'excès de son autorité l'empêche d'exercer ses attributions les plus innocentes. En sorte qu'on peut soutenir aujourd'hui à Genève ce paradoxe que le gouvernement y est faible par l'excès de sa force et que ce n'est qu'en renonçant à une partie de ces forces imaginaires qu'il sortira de sa faiblesse réelle. Ce spectacle vraiment affligeant pour les amis de l'ordre, parce qu'il empêche de contenir ceux qui ne le

! Orthographe et ponctuation modernisées.