Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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ils ont sacrifié Pichegru. Quoi qu'il en soit, la lettre que l’on vient de lire démontre, dans sa froide et ferme concision, qu'aucune autre voix que celle de leur conscience ne leur a dicté leur résolution.

A cette lettre du 14 nivôse est joint un post-scriptum daté du 15; il contient ces simples mots : « Le « fameux poste de Kaiserslautern est en notre pou« voir. Vive la République! » (1)

Pendant le blocus de Landau, de nombreuses tentatives avaient été faites pour amener la capitulation de la place. Le représentant Dentzel fut vivement soupçonné d’être de connivence avec l'ennemi. Sa conduite, en effet, paraissait équivoque; on lui adressait de graves reproches, tels que ceux d’avoir correspondu avec les chefs des troupes étrangères qui cernaient la ville, de s'être entouré des plus mauvais citoyens, d’avoir protégé ouvertement les riches et les agioteurs, d’avoir fait enfermer dans une cage de fer, sans boire ni manger, un patriote ardent qui lui

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(1) Le grand général républicain devait laisser à Baudot un témoignage flatteur de son estime : en souvenir de la campagne qu'ils avaient faite ensemble, il lui donna la paire de pistolets d’arçon qu'il portait dans ses fontes à Kaiserslautern. En voici la description que nous devons à M. Edg. Capelin, l'un de ses arrière-petits-fils : « Ces pistolets, à un seul coup, ont le canon en cuivre, la sous-garde en cuivre, les platines du même métal. Les chiens et les bassinets sont en acier. Assez lourds et frustes d'aspect, ils ont pour tous ornements quelques attributs mihfaires, à savoir : des drapeaux entremélés derrière une caisse de tambour. Ces motifs sont gravés sur le canon et la sous-garde, »

Ces armes sont passées, par voie de partage, entre les mains des héritiers du Comte de Sourdon, à Dijon,