Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

LA BRANCHE OCCIDENTALE DES YOUGO-SLAVES br

supérieurs — des Allemands ou des Italiens, d'ordinaire. Le faux est facilité par l'expression « langue communément employée dans les relations », ce qui est une manière commode de convaincre le travailleur slaye que le fait de savoir et d'employer l'allemand lui constitue un certain titre. Dans un Etat polyglotte, un expédient de cette nature tend clairement à favoriser le parti capable d'exercer une pression sociale, et dans les provinces slayes de l'Autriche, ce sont les Allemands et les Italiens qui en profitent.

A en croire le recensement autrichien, il n'existe dans le pays que 1.252.940 Slovènes; mais il est évident que ce chiffre n'est pas conforme à la vérité. Grâce aux méthodes employées pendant les opérations du recensement, el aussi grâce à des faux voulus, le nombre des Sloyènes vivant actuellement en Autriche se trouve considérablement réduit.

Tl y'a hgr.000 Sloyènes en Carniole, 410.000 Slovènes en Styrie, 120.000 Sloyènes en Carinthie et 437.385, Sloyènes et Croates sur le Littoral austro-hongrois. En Carniole et dans la Province du Littoral, les Slayes forment la majorité numérique absolue; mais dans les autres provinces, s'ils constituent une population compacte, ils ne sont actuellement qu'une importante minorité. En Styrie, 29 % de la population sont Slovènes et 71 % Allemands: en Carinthie, les >» 9, de la population sont Slovènes et les 78 autres Allemands. Les statistiques suivantes montreront la force de la poussée allemande vers l’Adriatique.

En 185r, la population slovène de la Styrie montait à 36 %: elle est tombée à 5937 % en roro. En Carinthie, le pourcentage à beaucoup plus diminué encore : il est tombé pendant les soixante dernières années de 29,99 à 21,23 9%: Abstraction faite des Croates, la population slovène du Littoral austro-illyrien est descendue de 39,07 3132,22 9 entre Jes années 1857 et roro. Ces chiffres suffisent sûrement pour réfuter l'argument cher aux Italiens : le Gouvernement autrichien (disent-ils) encourage l'élément slave dans les provinces adriatiques.