Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 309

AFFAIRES MILITAIRES

Pontorson, 28 brumaire.

Au général Vergnes,

Je reçois, général, votre lettre qui, je vous l’avouerai, m'a extraordinairement surpris. J’avois écrit au général en chef lors de mon arrivée à Dinan que l’ennemi avoit évacué Dol et étoit entré dans Pontorson, où il n’est resté que très peu de tems, étant informé que j’étois à sa poursuite. Je suis à Pontorson et n’y ai pas trouvé l’ennemi, qui avant sa retraile précipitée avoit coupé les ponts, que j'ai fait reparer. J'ai avec moi #4 000 hommes, tous excellents, braves lurons et bons sans culotes, et ne demandant qu’à se battre. Vous penserez comme moi qu'il est intéressant que nous attaquions ensemble. Jai beaucoup de peine à contenir les bons sans culote que j'ai l'avantage de commander. Ils veulent tous marcher sur Avranches. Quelles sont les intentions du général en chef? Le représentant Pocholle m’a parlé d’un plan de campagne concerlté à Rennes. Si de toute part on avoit marché avec la même célérité que mes braves camarades, il y a longtems que les brigands ne seroient plus dans ce département. J’attends votre réponse avec impatience. À une lieue et demi d'ici les brigands pillent et massacrent de tous les côtés. Il est tems qu’il nous arrive des forces.

Le Républicain chef de l'état-major, CLUMPEAUX.

Dinan, 29 brumaire.

Au général Vergnes,

Je reçois, Général, vos deux lettres. Elles me surprennent extraordinairement. Je vous ai déjà marqué, et je vous le répète encore, l’ennemi est à Avranches et moi j'étois hier à Pontorson. Je vous attendois depuis le moment où je vous