Une mission en Vendée, 1793
UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 21
Calvados. Ils sont l’un et l’autre bons et chauds républicains. J'écris le soir à Le Carpentier et Garnier pour leur transmettre ce que j'ai recueilli. Les autorités constituées et la société populaire ont besoin d’être épurées. Le comité de surveillance est absolument nul; quelques demi-riches, qui sont les gros du pays, dominent même dans le club où il n’y a qu'un petit nombre de sans-culottes. Il y a près du port un excellent faubourg qui est le petit Saint-Antoine de Granville. Là sont des pauvres, de braves gens, riches en patriotisme. Je m'occupe d’y faire placer la Société populaire qui sera alors ce qu’elle doit être, l'assemblée du peuple et non pas la réunion des Messieurs. — Je visite le port, les batteries, les redoutes, les forts, les casernes. Granville est assez fortifié, et a besoin de l'être davantage. Car c’est un point important dont la prise entraînerait l'invasion de presque tout le département de la Manche. La garnison actuelle est de onze cents hommes. — Je yais à la Société populaire où je reproche avec force une démarche coupable faite par elle dans le moment de la crise du fédératisme. La société me témoigne le plus touchant repentir et m'invite à être moi-même l'interprète de ses sentiments dans une déclaration solennelle qu'elle désire faire parvenir au Comité de Salut public de la Convention auquel elle a déjà exprimé ses regrets sur une erreur momentanée dont elle est bien revenue. Je rédige sur-le-champ, et la société adopte et couvre de signatures la déclaration suivante : « Les Républicains de Granville réunis en Société populaire, « Reconnaissant l'erreur momentanée dans laquelle la distance des lieux, l'ignorance des faits et des menées de quelques intrigants, ont pu les entrainer; pénétrés de cette vérité qu'une rétractation franche et