Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 339

les abandonner et s’embarquer. Ceux-ci gardent un silence morne, ils sont tristes el soucieux.

J'ai été dans une maison où, dans le nombre des 150 qui y étaient logés, se trouvait un membre du conseil d’administration de l’armée, lequel parlait assés hautement. IL dit qu'ils comptaient beaucoup sur les secours de l’Anglais, mais qu'il ne les secondait pas. Il dit également qu'ils avaient un courier à Rennes, uu à Saint-Malo, enfin un en chaque ville environnante qui leur apprenait tout ce qui s’y passait, et qu'ils étaient instruits que des forces considérables les menaçaient, pourquoi ils allaient s’empresser de mettre de la distance entr’eux et les bleus. Aïnsi, mon cher ami, la plus stricte surveillance. Quant à Guillot (ci-devant curé à Dol), voici les traits sous lesquels vous le reconnaîtrés facilement. Il est évêque d’Agra, c’est-à-dire in partibus. Il a célébré la messe à la ci-devant cathédrale, ainsi que les autres compagnons de son brigandage. Il a fait enfoncé les portes de la sacristie, volé les vases d’argent et tous les ornements qui ont flatté son œil rapace. Son pillage ne s’est pas borné là. Il s’est fait accompagner chés Plainfossé, où il a volé un cheval. Enfin, mon cher ami, cette armée n’a aucun uniforme. La plus part des soldats sont en sabots. Elle n’est composée que d’affamés. ;

ARMÉE DE CARRIER

LIBERTÉ, ÉGALITÉ

MORT AUX TRAITRES

Je déclare avec la franchise qui convient à un républicain que Dutruy, général commandant la division des Sables, loin de servir son pays en détruisant les brigands de la Vendée, a donné lieu de croire par ses actions, qu'il est intéressé à leur conservation ou du moins à la prolongation de leur existence.

Plusieurs faits vont le prouver.