Une mission en Vendée, 1793

26 UNE MISSION EN VENDÉE, 1793.

opération salutaire, indispensable dans tous les clubs comme dans toutes lesautorités constituées après la crise violente d'où nous sortons, j'annonce à la Sociétéque, ne voulant pointinterrompreses travaux, et jaloux de parler en la présence du peuple pour réchauffer l'esprit public etremplir le but de ma mission,je me rendrai demain à la séance publique pour y parler à tous les patriotes réunis. — Des commissaires de la Société viennent le soir me communiquer des renseignements utiles. — Des femmes de volontaires se plaignent à moi de l’inexécution du décret qui leur accorde des secours. Le sang de leurs époux et de leurs fils coule sur la frontière pour la défense de la patrie; et, quand la patrie juste et généreuse a voulu pourvoir à leur subsistance, au mépris de la loi, elles n’ont rien reçu encore, elles meurent de faim et n’ont pas même de quoi nourrir leurs enfants au berceau.— J'en écrirai au ministre de l’intérieur. Je vois aussi des prisonniers français qui viennent

‘être échangés, et qui réclament la liberté de rejoindre leurs pays respectifs. Je ne pourrai que prendre à cet égard des renseignements du comité de surveillance et de la municipalité. »

Le 2 Octobre.

Je fais le matin, avec le commissaire des guerres Gironot,la visite du port, de la forteresse de Saint-Malo et de la citadelle de Saint-Servant. — Ce faubourg, séparé de Saint-Malo par le port, est plus considérable que Saint-Malo lui-même, et on y compte une excellente Société populaire qui jamais n’a dérivé des principes dans les moments de crise où tant d’autres ont été égarées, qui n’a jamais fait scission avec les jacobins, malgré les calomnies répandues contre eux, et qui s’est conservée pure, incorruptible, au milieu de la séduction,