Une mission en Vendée, 1793
28 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.
m'a été impossible de voir. — Me trouvant assiégé d’un nombre infini de mères et d’épouses de volontaires qui réclament l'exécution de la loi, j'en écris à la municipalité pour qu’elle s'occupe de procurer à celles dont les besoins sont reconnus les plus pressants, des secours provisoires, à titre d'avance, sur ce qui pourra leur être dû lorsque l'exécution de la loi ne devra plus souffrir aucun retard. La municipalité vient elle-même chez moi pour conférer sur cet objet, et, sur mon invitation, elle arrête que, vu l'extrême besoin de quelques-unes des femmes qui ont des droits à jouir du bienfait de la loi, pour qu'elles aient moins à souffrir des retards que nécessite son exécution, elle indiquera aux riches une souscription volontaire à titre de prêt, dont le produit sera délivré à titre d'avance, en ‘attendant les états ordonnancés du ministre de l’intérieur, à celles des femmes que regarde le décret, qui seront reconnues pour être les plus surchargées d'enfants et de misère. Pour qu’il n’y ait entre elles aucune jalousie et qu’elles ne puissent se plaindre d'aucune injustice dans la répartition des avances, j'invite la municipalité, qui adopte cette proposition, à charger ces femmes de faire elles-mêmes, entre elles, la liste de celles qui ont les besoins les plus pressants. — Le comité de surveillance m'envoie une députation pour me prier de me rendre dans son sein. Il m'apprend qu'à Paramey, village voisin de Saint-Malo, quelques aristocrates et hommes suspects voulant prévenir l'installation que devait faire dans cet endroit la société de Saint-Malo d’une bonne société populaire, où sans doute ils n’eussent point été admis, se sont empressés de prendre les devants pour se cohstituer un club soi-disant patriotique, et empécher l'établissement de celui des bons sans-culottes; ces messieurs clubistes, par un nouveau genre de fan-