Une mission en Vendée, 1793

38 UNE MISSION EN VENDÉE, 1793.

j'ai vu que mes efforts n'auront pas été absolument inutiles à la chose publique. Au reste le comité peuten juger lui-même par le compte exact et détaillé que je lui rends de la manière dont je remplis la mission qu'il m'a confiée. J'ai vu à Rennes votre collègue Carrier, qui tue le fédéralisme dans l’Ille-et-Vilaine et le tuera bientôt aussi dans le département des Côtes-du-Nord, où il paraît encore diminuer. Je suis ici à Brest près de vos collègues Jean Bonet Prieur qui n’ont pas voulu que je les quitiasse de quelque temps, car il y a beaucoup à faire. »

Le 14 Octobre.

Je pars de Brest avec une mission pour Quimper, Lorient et Belle-Isle. Je vais le soir à la Société populaire de Faon sur ma route, et jy trouve de bons montagnards. Je m'entretiens quelque temps avec eux et je fortifie leur républicanisme. Je vois le général Rossignol,en qui je trouve un bon sans-culoties, et je reçois de lui des détails sur Nantes et la Vendée. Je prends des renseignements sur Quimper et sur les patriotes auxquels je pourrai m'adresser dans cette ville.

Le 15 Octobre.

J'arrive le matin à Quimper, où je vois Guermeur envoyé par le conseil exécutif, qui m'indique les patriotes et m'instruit de la conduite des différentes autorités constituées que je dois purger ou détruire, et notamment de la municipalité qui a recu et protégé les députés conspirateurs. À Quimper, les corps constitués, le club même sont mauvais, mais le peuple est bon et il suffit de l’éclairer pour qu'il aille bien.