Une mission en Vendée, 1793
UNE MISSION EN VENDÉE, 1794. 63
ton passage à Auray. Quant aux arrestations, Barré te désignera trois mauvais citoyens qu’il est bon de détenir s'ils ne sont pas détenus encore, et le reste sera à la disposition du comité de surveillance, qui est aussi bon et révolutionnaire que possible en cet endroit. Je dois te faire connaître une bonne action de quelques citoyens de cette ville. Leurs noms sont : Fougeré, maire actuel, Philippe, médecin, Barré, marchand, Martin père et Humpbhri fils. — Un père de famille nommé Moulinier se trouvait en état d’arrestation, et réclamait la liberté, qu’il n’était pas prudent de lui rendre, parce que c'est un homme turbulent et suspect. Mais comme il est chef d’une famille absolument dénuée de ressources, il eût été cruel et injuste que des enfants fussent victimes de la faute paternelle. J'ai appelé l’humanité au secours du malheur, et j'ai montré que sans humanité le patriotisme ne pourrait exister. Les patriotes que je t’ai nommés se sont chargés de pourvoir au logement, à la subsistance et éducation des enfants de Moulinier, qui trouveront ainsi de quoi remplacer leur père, et j'ai concilié par ce moyen ce que réclamait l'intérêt d’une famille malheureuse et l’intérèt de la s0ciété. Je réserve pour le moment de ton arrivée ici les détails de mes opérations en route et de notre fête de Lorient qui a été charmante. Je te prie de m'envoyer pour la Société, pour les sans-culottes, cent exemplaires de notre carmagnole et huit cents du rapport de nos travaux civiques.
« Je viens d'organiser le bataillon de l'Espoir de la Patrie. La première réquisition va grand train : j'aurai sous trois jours un résultat. Je t'embrasse et t'attends. »
J'écris à Barère la lettre suivante :
« Je suis resté longtemps sans vous écrire, mon bon