Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 65

leurs ravages dans ces contrées et s’y soutenir longtemps. Je vais donc droit à Saint-Malo, sans passer par Saint-Brieuc, ce qui allongerait inutilement ma route, puisque j'apprends qu'à Saint-Brieuc il y a un député. Je serai demain de bon matin à Saint-Malo, et dès lors je suis tranquille. Le peuple de Saint-Malo est électrisé, et bien dirigé il ira bien.

« Je t'embrasse, ainsi que Blavier, Parmentier, Quesnel, Barbier, Lacroix, Renaud, et tous nos montagnards. Les paysans de réquisition dansent la carmagnole, et leur esprit paraît excellent. Écris-moi de temps en temps droit à Saint-Malo. Tu ne pourras, je crois, qu'approuver les motifs qui me font quitter Saint-Brieuc. On dit que le port de Granville pourrait être menacé; en cas de besoin, j'irai. C'est la côte surtout qu'il faut garantir. »

20 Brumaire.

À Prieur de la Marne.

Plus j'approche, et plus je vois que le danger de SainlMalo est pressant, aussi je vais m'y jeter sans passer à Saint-Brieuc où je n’ai rien à faire. J'écris au général Tribout, qui doit être à Saint-Brieuc demain ou ce soir, et je pars de suite pour être moi-même demain de bonne heure à Saint-Malo. Pocholle est à Rennes avec Francastel, Carrier et Garnier. Je crois qu'il sera bien utile qu'avant de gagner Vannes ou Pontivy, tu purges bien vite le port la Liberté, et achève de révolutionner Lorient par le comité révolutionnaire et la terreur à l’ordre du jour. Après quoi tu seras bien désiré pour garder l'entrée du Morbihan dont tu auras préparé la défense. Car le plus grand mal nous vient des autorités constituées qui trahissent et du peuple qu’on égare. Les villes ne sont pas prises, mais livrées, et plusieurs

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