Une séance au Parlament anglais en 1791 : discourt prononcé à la rentrée de la Conférence des Avocats le 22 décembre 1879
AL CURE seule prospérité de sa patrie qu'il songeait; mais son caractère était si différent que, moins politique peutêtre, il visait au même résultat, sans penser aux mêmes moyens.
L’Angleterre qui, partout, se plaît à marquer le souvenir de ces deux citoyens et les place volontiers face à face, comme pour les grandir encore, a su noter la distance qui les séparait.
Est-ce au palais de Westminster, à l'entrée de cette Chambre des Communes où ils se sont disputé le succès? Pitt semble prêter au marbre sa froideur ; il parle cependant, ou plutôt il commande. Fox a l'œil vif et allumé, la main vers le ciel, avec cette demi-obésité dont le naturel se ressent; sur ses lèvres se lisent les principes auxquels son rival, que la fin seule préoccupe, ne s'arrêtera pas (r).
Est-ce à l’abbaye de Westminster, où l'Angleterre consacre la mémoire de ceux qui l'ont servie ? Pitt et
pouser la séduisante fille de Necker, et il répondit : « Je suis déjà marié avec l'Angleterre. »
Peu de temps après, c’est Fox, à son tour, auquel les succès parlementaires de Pitt créaient des loisirs; il en profita pour visiter ltalie avec la belle mistress Armistead.
(1) Lavater, l'original créateur de la physiognomonie, a tracé de Fox le portrait que voici :
« Front inépuisable, plus de richesse et d'images que je n'en aia jamais vu sur aucune physionomie du monde. Sourcils superbes, « régnants, dominants. Les yeux remplis de génie, perçants, fasci“ nants, magiques. Nez médiocre. Les joues sensuelles, La bouche « annonce une volubilité surprenante et agréable; le bas du visage « est doux, affable, sociable, »