Variétés révolutionnaires

LES CONCOURS ARTISTIQUES DE L'AN IL 213

pour son lieu de réunion d'assemblées primaires; 6,000 francs pour son temple décadaire ; 9,000 francs pour les maisons communes ; 3,000 francs pour les. tribunaux ; 1,000 francs pour les justices de paix; 1,000 francs pour les bains publics, et 1,000 francs pour les fontaines publiques. En tout, 33,000 francs de prix pour un seul architecte. L'architecture a toujours été un art rémunérateur. Percier obtenait encore 7,000 francs pour divers projets d'embellissements de la capitale. Et dire qu'il « embellit » plus tard Paris de l'horrible monument de la rue d'Anjou !

Au concours de peinture, Gérard, l'auteur de l'Entrée de Henri IV à Paris, recevait 20,000 fr. pour une esquisse du Dix août, aujourd'hui perdue, et Vincent, le maître d'Horace Vernet, 10,000 francs pour une Scène vendéenne ; Fragonard fils, 6,000 fr.; Prudhon, 5,000 francs ; Carle Vernet, 9,000 francs; Lagrenée fils, 8,000 francs, etc. La Convention se montrait plus généreuse que l’ancien régime. Malgré la pénurie des finances, ces sommes furent payées en numéraire, non en assignats. Mais les circonstances empêchèrent de construire la plupart des monuments projetés.

On voit que le jury des arts de l'an IT avait fait des choix intelligents. David ne chercha pas à exclure les artistes d'une école opposée à la sienne. Il poussa la délicatesse au point de ne vouloir ni faire partie du jury ni concourir. Les conclusions du rapport de Portiez et les décisions de la com-